Drôle d'histoire que celle de nos ancêtres les Celtes ! Ils n'ont rien écrit et ils se sont fondus dans les grands mouvements de civilisations depuis l'antiquité mais leur héritage est toujours bien présent dans notre culture moderne.
Que ce soit dans l'imaginaire commun, dans les légendes et les sagas historiques, dans notre langage ou dans l'expression culturelle, les influences celtiques sont toujours vivantes dans notre société.
Les premières traces d'activités humaines que les archéologues ont trouvées sur le territoire actuel de la Belgique sont d'origines celtiques à l'ouest et germaniques à l'est, mais la séquence de développement et d'influence entre les deux peuplades reste très incertain.
Les celtes sont d'origine Indo-Européenne mais ils ne forment pas une civilisation homogène. Les spécialistes préfèrent parler d'un monde celte construit sur un groupe épars de tribus ayant en commun la langue, la religion et certains modes de fonctionnement.
Basée sur une aristocratie militaire puissante dont l'image des guerriers celtes farouches et héroïques reste très visible dans certaines de nos villes, les Belges, que Jules César a d'abord assimilés aux Germains avant de les intégrer dans les peuples celtes gaulois, sont décrits par le maître de l'Empire romain comme le peuple le plus brave de toute la Gaule.
Ces guerriers Nerviens, Suessions ou Eburons sont mes premiers modèles ou archétypes masculins. Ces hommes d'honneur, ces combattants courageux, ces stratèges attachés à leurs traditions et à leurs dieux, résistants à l'invasion romaine ont nourri mon imagination d'adolescent en pleine ébullition à travers les aventures des irreductibles gaulois d'Uderzo et Goscinny.
Par la suite, l'épopée Arthurienne m'a passionnée, à travers les films, les chansons de geste médiévales et les aventures d'Arthur, de Lancelot et des autres héros de la table ronde. J'ai finalement découvert les sagas Irlandaises (Cuchulainn), Galloises, Bretonnes (La légende de la ville d'Ys) et Ecossaises (Le cycle d'Ulster).
Mes voyages en Irlande et en Ecosse m'ont permis de découvrir l'art celte dans des domaines très variés, tels que la sculpture (croix celtiques, sites funéraires), les enlluminures des manuscrits anciens (Kells) et la musique traditionnelle en passant par les symboles, les entrelacs et les motifs celtiques largement utilisés dans les vêtements ou les tatouages.
Il me reste aujourd'hui l'image d'hommes et de femmes d'une force incroyable qui ont réussi à s'intégrer dans un monde nouveau en gardant une culture orale riche et mystérieuse, qui mérite que nous partions à la découverte du passé glorieux de nos ancêtres enfoui sous les siècles de domination romaine, puis christianique.
Mais ce retour dans le passé est complexe car les Celtes n'ont pas ou peu laissé d'écrits.
Cette démarche est pourtant salutaire car redécouvrir le sens des antiques rites paiens que les puissances conquérantes ont assimilées ne peut que nous ramener à une vision de l'homme faisant partie intégrante de la nature, respectueux de son environnement, loin de l'être dominateur et destructeur du monde qu'il est devenu.