Depuis ma plus tendre enfance, j'ai toujours entretenu une relation particulière avec la collégiale Saint-Pierre et Guidon. J'y ai célébré mon mariage, baptisé mes enfants et accompagné nombre de proches dans leur dernier voyage sur terre.
La collégiale est l’une des plus belles églises de style gothique brabançon de la Région bruxelloise.
Son clocher en pointe qui agit comme un point fixe dans mon existence, est visible de ma maison. Les statues de Saint-Pierre, de la Vierge Marie et de Saint-Guidon qui ornent son porche me saluent du regard lors de mes promenades journalières avec mon chien.
Même si je ne suis pas pratiquant, je considère ce lieu de culte comme un symbole culturel et patrimonial important du centre historique d'Anderlecht avec ses peintures murales, ses statues anciennes, son architecture gothique et ses splendides vitraux.
J'aime me rendre en solitaire dans cet édifice millénaire, me poser quelques minutes pour me receuillir en silence ou plutôt pour me reconnecter.
Ce lieu apaisant m'aide à faire le vide et à souffler. Il m'est impossible d'expliquer ce lien irrationnel et j'aime d'ailleurs ce petit côté mystérieux de la relation que j'entretiens avec Saint Guidon dont les reliques reposent dans la crypte.
Car comme lui, j'ai une âme de pélerin.
Les premières traces de la collégiale Saint Pierre et Guidon remontent au XIe siècle comme en témoigne l'architecture de type roman de la crypte située en dessous du coeur de l'église, derniers vestiges de ces temps anciens.
Il faut effectivement remonter en l'an 1041 et la création du chapitre des chanoines d'Anderlecht par Reinelde d'Aa, noble dame issue d'une grande famille seigneuriale du Duché de Brabant, pour assister au développement de l'église du petit village d'Anderlecht.
Le chapitre rassemblait un grand nombres d'érudits dont l'influence culturelle et religieuse a rayonné du haut moyen-âge jusque bien au delà de la renaissance. Adrien Boeyens (Adrien d'Utrecht), ancien chanoine d'Anderlecht devint le 218e pape de l'Eglise catholique en 1522.
La collégiale fut complètement reconstruite de 1350 à 1527 pour devenir l'édifice que nous connaissons aujourd'hui, à l'exception de la pointe de la tour qui fut rajoutée aux XIXe siècle. Cette reconstruction fut en partie dirigée par un maîtres d’oeuvre de grand renom, Jean Van Ruysbroeck, à qui nous devons la tour de l’hôtel de ville de Bruxelles.
La crypte de Saint-Pierre et Guidon comprend également une mystérieuse pierre tombale que certains attribuent à Saint guidon qui fut canonisé en 1112, cent ans après son décès à Anderlecht d'une dysentrie aigue, qu'il aurait contractée bien après son retour de pélerinage à Rome et Jérusalem. Si le culte de Saint-Guidon a perdu de sa ferveur, il est malgré tout fêté le 12 Septembre. Il est le saint patron de la commune d'Anderlecht, des commerçants, des marchands de bestiaux, des paysans, des domestiques, des sacristains, des carillonneurs et sonneurs de cloches, des pèlerins et des transporteurs de marchandises. Les armoiries d'Anderlecht représente Saint-Guidon à genoux.
En conclusion, un bâtiment religieux et historique de cette envergure mérite bien une petite visite lors de votre prochain passage au coeur d'Anderlecht.